Dans l’histoire de la construction, défier la gravité est un objectif qui anime les concepteurs d’architectures: construire plus grand, plus haut, plus léger tout en maîtrisant les forcent qui se mettent en place dans la matière.
C’est ce défi que Ludovic Regnault tente à son tour de relever, partant des travaux de ses prédécesseurs dont il repousse aujourd’hui les limites. Par une performance géométrique structurelle et constructive, ses constructions aériennes suscitent un sentiment de liberté.
Sa fascination et sa maîtrise des structures lui viennent de son parcours. Il débute ses études en 2013 à l’école d’architecture de Versailles. Il passe ensuite par l’école polytechnique de Zurich pour finalement faire son projet de diplôme sur les structures légères. Ce dernier lui vaut une mention honorable et il sort major de promotion.
Il rejoint alors les ingénieurs Bollinger et Grohmann auprès desquels il parcourt l’Europe entre Paris Francfort et Vienne. Au fil du temps il devient expert en définition de géométries et traitement de données. Durant toute une année il met au point un outil de paramétrage de modèles structurels qui sera rapidement utilisé sur les méga-projets de la philharmonie de Belgrade, le stade SSCP à St Petersburg dont la construction vient de s’achever et la ville nouvelle “The Line” en Arabie Saoudite. Ce dernier projet lui vaut d’ailleurs de rejoindre l’équipe des architectes Delugan Meissl.
Durant ses premières années il travaille aussi sur des œuvres d’art de Philippe Parreno, Jean-Michel Othoniel et Tomas Saraceno. Il intervient dans la définition géométrique et structurelle du projet de la tour Agbar à Barcelone, une gigantesque toile d’araignée imaginée par l’artiste Tomas Saraceno. Aujourd’hui il emploie la moitié de son temps aux côtés de l’artiste Jean Michel Othoniel dont il a rejoint l’équipe pour développer des outils de conception digitaux et optimiser la production des œuvres.
Enfin depuis un an il consacre l’autre moitié de son temps à sa propre pratique et relève son défi: “faire voler de la matière”. Il conceptualise des principes structurels avec lesquels il pousse la matière à la limite de la pesanteur. Pour ce faire, il a créé une application de réalité virtuelle pour modéliser, calculer et évaluer les structures en tant réel. Il leur donne vie en construisant des œuvres sculpturales. Celles-ci vous seront présentes au Clos Des Roses. Il s’agit de sa première exposition en “solo show” qui marque le début du nouveau chapitre de ses créations. Et donc c’est avec une attention particulière qu’il vous convie en tant que premier visiteurs à être les témoins et les “pilotes d’essais” de son art.
Texte écrit par Gaetano Carbone pour une exposition au Clos Des Roses pour Art et Vin 2024.
